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Le projet d’agrandissement concerne 4 régions administratives, 8 MRC et 27 municipalités riveraines. La communauté de la Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk serait désormais riveraine du parc marin agrandi, au même titre que celle de la Première Nation des Innus Essipit dans le territoire actuel. 

Comme pour le parc marin actuel, le projet d’agrandissement inclut la colonne d’eau et les fonds marins. Le territoire s’étend jusqu’à la ligne des hautes marées ordinaires, soit la délimitation des terres publiques du Québec en milieu marin.

Dans l’estuaire, les eaux salées de l’Atlantique se mélangent aux eaux douces du fleuve, donnant lieu à une mosaïque d’habitats où évolue une diversité d’espèces animales et végétales.

Le béluga de l’estuaire du Saint-Laurent est la population de bélugas qui vit le plus au sud sur la planète. C’est aussi la seule espèce de baleines qui réside toute l’année dans le Saint-Laurent. Cette population est désignée « menacée » par le gouvernement du Québec et « en voie de disparition » par le gouvernement du Canada.

Actuellement, 37 % de l’habitat essentiel du béluga se situe dans les limites du parc marin. L’habitat essentiel se définit comme « l’habitat nécessaire à la survie ou au rétablissement d’une espèce ». Inclure l’ensemble de l’habitat essentiel estival du béluga au parc marin assurerait une meilleure protection de cette espèce emblématique.

Des bélugas au large de Charlevoix
©GREMM

Chaque été, le rorqual commun, le rorqual bleu, le rorqual à bosse et le petit rorqual parcourent des milliers de kilomètres pour venir s’alimenter dans les eaux froides et productives de l’estuaire au large de la Côte-Nord. Le territoire proposé pour l’agrandissement englobe de nombreux habitats importants pour ces rorquals.

Une partie significative de ce territoire, au sud-est du parc marin existant, correspond à un habitat important pour le rorqual commun. Une partie du territoire proposé pour l’agrandissement correspond au secteur le plus utilisé par le rorqual bleu dans l’estuaire du Saint-Laurent.

Des rorquals à bosse au large de la Haute-Côte-Nord
© M. Dupuis

Les zones côtières herbacées sont bien représentées dans le territoire proposé pour l’agrandissement. Les secteurs de Kamouraska, de L’Isle-Verte, de L’Isle-aux-Coudres et de Longue-Rive sont particulièrement riches de ce type d’habitats. Sensibles aux perturbations d’origine humaine, les zones côtières herbacées gagneraient à être intégrées au parc marin, ce qui favoriserait leur préservation.

Soumises au rythme des marées, les zones côtières herbacées abritent une faune et une flore variées et abondantes. Elles agissent comme pouponnière et lieu d’alimentation pour bon nombre d’espèces de poissons dont se nourrissent plusieurs prédateurs, comme le béluga. Pour de nombreuses espèces d’oiseaux, elles constituent également des lieux propices pour la nidification, l’alimentation et le repos.

Un marais maritime de Kamouraska
© A. Mainguy

Un aperçu des mesures de conservation qui s’appliqueraient au territoire agrandi.


Le parc marin étant cogéré par les gouvernements du Canada et du Québec, chaque gouvernement a créé une loi sur le parc marin.

En vertu de la Loi québécoise sur le parc marin, les activités suivantes sont interdites :

  • prospection, utilisation et exploitation des ressources à des fins de production minière ou énergétique ;
  • passage d’oléoduc, de gazoduc et de ligne de transport d’énergie.

Le Règlement sur les activités en mer dans le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent est issu de la Loi fédérale sur le parc marin. Il a été développé en collaboration avec les usagers et les acteurs du milieu. Parcs Canada en assure l’application.


Le Règlement sur les activités en mer a pour objectif de réduire l’impact de la présence des activités humaines sur la faune marine et il contribue à maintenir une expérience de visite de qualité.

Il encadre les activités nautiques, notamment en mettant en place des limites de vitesse, des distances à respecter et des comportements à adopter en présence de baleines.

L’ensemble des usagers, y compris la marine marchande, doit respecter la limite de vitesse de 25 nœuds dans le parc. Le contrôle de la vitesse vise à réduire le risque de collisions avec les baleines et à limiter le dérangement par le bruit dans leur habitat.

Que ce soit pour la plaisance ou pour des activités commerciales, les pilotes d’embarcations à moteur, à voile ou à propulsion humaine doivent garder leurs distances en présence de baleines : 400 m pour les espèces précaires comme le béluga, la baleine noire et le rorqual bleu, et 200 m pour les autres espèces comme le petit rorqual ou le rorqual à bosse.

Si un béluga surgit à proximité d’une embarcation, le pilote d’un bateau doit s’éloigner à plus de 400 m, tout en conservant le cap et une vitesse stable.

Le pilote d’un bateau, à l’exception d’un bateau à propulsion humaine, qui se trouve à moins d’un demi-mille marin (926 m) d’un béluga ne peut demeurer stationnaire. Il doit naviguer à une vitesse constante d’au moins 5 nœuds et d’au plus 10 nœuds.

Afin de rehausser la protection des écosystèmes ou de maintenir la qualité de l’expérience des visiteurs et des riverains, certaines activités sont interdites.

• Motomarine

• Aéroglisseur

• Sport nautique de traction motorisé

• Drone et survol d’aéronef à moins de 2000 pi (609,6 m)

• Service commercialisé à la chasse aux oiseaux migrateurs*

*La chasse récréative demeure permise

Certaines activités réalisées dans le parc marin requièrent un permis délivré par Parcs Canada. Le permis assure que l’activité sera réalisée en cohérence avec le mandat du parc.

• Excursion commerciale (croisière, sortie guidée en kayak de mer, école de voile, etc.)

• Recherche scientifique

• Service de traversier et de navette

• Croisière internationale

• Activité spéciale (tournage, événement sportif, survol d’aéronef, etc.)


D’autres lois et règlements s’appliquent dans le parc marin. Ils demeurent la responsabilité des ministères qui les appliquent.

Les pêches récréative et commerciale, la cueillette de mollusques et la marine marchande sont des exemples d’activités permises dans le parc marin et soumises à la même réglementation qu’ailleurs dans le fleuve Saint-Laurent.

L’atteinte des objectifs du parc marin passe par une collaboration efficace avec les ministères qui ont un rôle à jouer dans la gestion de ces activités et la conservation des milieux marins.

Dans les 25 dernières années, cinq clés de succès ont contribué à forger l’identité actuelle du parc marin. Les gestionnaires du parc s’appuieraient sur cette expérience pour gérer le territoire agrandi.

Les gestionnaires du parc s’engageraient à favoriser la recherche, notamment par l’entremise de partenariats avec les organisations déjà actives sur le territoire. Le programme de surveillance de la viabilité écologique du parc marin serait adapté afin de mieux suivre l’évolution des écosystèmes du parc marin agrandi, et ce, dans le but de mieux les protéger.​

Les gestionnaires du parc marin miseraient sur la concertation et la recherche de consensus pour développer et mettre en œuvre de nouvelles mesures de conservation, lorsque requis. Le plan de zonage, l’adoption de nouvelles mesures volontaires et la protection de milieux sensibles sont des exemples de mesures qui pourraient être développées avec les acteurs du milieu. La collaboration avec les ministères et organismes exerçant des responsabilités sur le territoire serait renforcée.​

Les gestionnaires continueraient de privilégier le partenariat dans le parc marin agrandi. Les activités scientifiques, l’éducation et l’offre touristique seraient étendues au territoire agrandi entre autres par l’entremise de partenariats avec des organisations déjà ancrées dans le milieu. En misant sur la notoriété de la Sépaq et de Parcs Canada, l’agrandissement du parc marin serait une occasion de valoriser les activités de découverte et d’éducation liées au fleuve et d’appuyer le maintien et le développement d’une offre touristique durable axée sur le Saint-Laurent.​

La présence d’une aire marine protégée en bordure des communautés riveraines serait un atout pour préserver la qualité de l’environnement marin et des paysages. Les équipes du parc marin seraient présentes auprès des communautés riveraines sur les deux rives de l’estuaire du Saint-Laurent. Les activités du parc marin s’ajusteraient au territoire et à ses acteurs, ainsi qu’aux enjeux et occasions qui se présenteraient.

La composition du comité de coordination serait ajustée afin de représenter adéquatement la nouvelle réalité du parc marin agrandi. Les MRC qui s’ajouteraient au territoire du parc marin pourraient obtenir un siège au sein du comité de coordination. Des représentants d’organisations non gouvernementales seraient également ajoutés au comité. Des comités-conseils pourraient également être formés sur des thématiques précises comme la structuration de l’expérience de visite et la bonification du programme de recherche scientifique.