Surveiller les écosystèmes pour mieux protéger

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Qu’est-ce qu’un programme de surveillance de la viabilité écologique?

C’est un ensemble d’actions mises en œuvre pour mesurer les progrès réalisés dans l’atteinte des objectifs de conservation. Au parc marin, ce programme est coordonné par Parcs Canada. Il encadre la collecte et l’analyse de données recueillies à intervalle régulier afin d’évaluer l’état et les changements dans les écosystèmes du parc, les facteurs exerçant une pression sur ces écosystèmes et les activités humaines s’y déroulant. Il permet aussi d’évaluer l’efficacité des mesures de protection. Les objectifs de conservation du parc marin comprennent la gestion des activités maritimes dans une optique d’utilisation durable, la protection de la diversité des espèces, des habitats et des processus écologiques, y compris leur capacité d’adaptation aux changements climatiques.

Les objectifs de conservation du parc marin comprennent la gestion des activités maritimes dans une optique d’utilisation durable, la protection de la diversité des espèces, des habitats et des processus écologiques, y compris leur capacité d’adaptation aux changements climatiques.

L’évaluation de l’état du parc marin au niveau de la viabilité écologique s’effectue à partir de 23 indicateurs répartis en trois thèmes :

  • Qualité de l’environnement, qui regroupe les principales pressions sur les habitats et les espèces;
  • Habitats et espèces, qui comprend ce que l’on souhaite protéger;
  • Utilisation du milieu marin, qui englobe les principales activités humaines.

L’évaluation de l’état du parc marin au niveau de la viabilité écologique s’effectue à partir d’indicateurs répartis en trois thèmes.

Qualité de l’environnement

Objectif :
• Surveiller la présence et les concentrations d’algues toxiques.
En collaboration avec : MPO
Depuis : 1994
Méthodologie : Des échantillons d’eau et de phytoplancton sont récoltés au quai de Tadoussac, puis analysés en laboratoire (photo 1). Ces données s’ajoutent à celles de l’échantillonnage que le MPO effectue ailleurs dans l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent.
Résultats : Les indices de qualité de l’eau entre 2016 et 2020 sont les meilleurs depuis 1994. Les efflorescences d’algues toxiques ont été rares et de faible amplitude pour cette période. Dans les années précédentes, cet indice a varié considérablement avec un minimum atteint en 2008. C’est en 2008 qu’une importante marée rouge – résultat de concentrations records d’Alexandrium catenalla – a causé la mort de milliers de mollusques, oiseaux, poissons et mammifères marins, dont le béluga.

Photo 1 : Le phytoplancton est prélevé à l’aide d’un filet au quai de Tadoussac.

Photo 1 : Le phytoplancton est prélevé à l’aide d’un filet au quai de Tadoussac.

Objectif :
• Suivre l’évolution de la température de la colonne d’eau dans différents secteurs et les concentrations en oxygène dans la couche profonde de l’estuaire maritime.
En collaboration avec : MPO
Depuis : 2009
Méthodologie : Des données concernant la température, la salinité et la concentration en oxygène sont récoltées à différentes profondeurs grâce à un équipement appelé CTD (photo 2). Une bouée océanographique du MPO, située au large de Rimouski, récolte aussi en continu ce type de données depuis le début des années 1990.

Résultats : Dans les dernières années, les températures des eaux de surface ont été relativement stables en moyenne avec une variabilité interannuelle. Toutefois, sur le long terme, la tendance est à la hausse. Celles des eaux profondes augmentent constamment, atteignant des records au cours des dernières années.
Les niveaux de concentration en oxygène dissous dans la couche profonde de l’estuaire maritime sont de plus en plus bas. En 2020, le plus faible taux de concentration a été enregistré avec une valeur moyenne inférieure à 15 %, loin du seuil minimal d’oxygène (hypoxie) établi à 20 %.

Photo 2 : Un CTD est mis à l’eau à partir du bateau de recherche L’Alliance. Il mesure la concentration en oxygène, la température et la profondeur à laquelle la mesure est prise.

Photo 2 : Un CTD est mis à l’eau à partir du bateau de recherche L’Alliance. Il mesure la concentration en oxygène, la température et la profondeur à laquelle la mesure est prise.

Objectif :
• Détecter la présence d’espèces aquatiques envahissantes.
En collaboration avec : MPO
Depuis : 2017
Méthodologie : Des collecteurs d’espèces aquatiques sont installés dans des marinas et quais du fjord du Saguenay et de l’estuaire maritime du Saint-Laurent (photo 7). Le tri des échantillons récoltés permet de détecter la présence d’espèces envahissantes.
L’analyse de l’ADN environnemental est aussi utilisée depuis 2021. Cette méthode consiste à prélever et analyser des échantillons d’eau pour déceler le matériel génétique d’espèces non indigènes.
Résultats : Jusqu’à maintenant, aucune espèce aquatique envahissante n’a été détectée dans le parc marin. Il est malgré tout essentiel de poursuivre ce suivi, car les changements climatiques et l’augmentation du transport maritime créent des conditions propices à leur établissement.

Photo 7 : Les collecteurs recueillent des espèces aquatiques potentiellement envahissantes.

Photo 7 : Les collecteurs recueillent des espèces aquatiques potentiellement envahissantes.

Objectifs :
• Dresser le portrait du paysage acoustique;
• comprendre l’impact du bruit sous-marin sur les espèces;
• caractériser l’effet des mesures de réduction de vitesse sur le bruit ambiant et les mammifères marins.

En collaboration avec : UQAR, UQO
Depuis : 2022
Méthodologie : Un hydrophone est installé dans l’estuaire moyen au large de Charlevoix et un second dans l’estuaire maritime au large des Escoumins. Ces équipements enregistrent les sons en continu (photo 3).
Résultats : Projet amorcé en 2022, le résultat souhaité est d’utiliser les données obtenues pour établir des indicateurs reliés au paysage sonore et les suivre au fil du temps pour évaluer la tranquillité de chaque secteur, caractériser le bruit de la navigation et le taux de présence des différentes espèces détectées par les hydrophones.

Photo 3 : Les hydrophones sont immergés et enregistrent les sons des organismes marins et des activités humaines.

Photo 3 : Les hydrophones sont immergés et enregistrent les sons des organismes marins et des activités humaines.

Objectifs :
• Caractériser la contamination des sédiments dans l’habitat essentiel du béluga du Saint-Laurent;
• évaluer et suivre l’état de santé des écosystèmes côtiers en utilisant la mye commune comme bio-indicateur.
En collaboration avec : ECCC (mye commune), MPO (sédiments)
Depuis : 2016 (mye commune), 2020 (sédiments)

Mye commune

Méthodologie : Les myes communes sont récoltées manuellement dans quatre secteurs du parc marin, dont deux à proximité de milieux urbains (photos 4 a et b). L’analyse des données est réalisée en laboratoire par les partenaires.
Résultats : Les échantillons de myes communes provenant des sites à proximité des milieux urbains sont plus contaminés que ceux des deux secteurs plus naturels. L’analyse des données identifie des sources potentielles de pollution provenant de produits de combustion tels que l’essence et le diésel.

Photos 4 a et b : La récolte des myes communes se fait en creusant le sol à la pelle. Les myes sont ensuite mesurées avant d’être envoyées au partenaire pour analyse.

Sédiments

Méthodologie : Des échantillons de sédiments sont prélevés à plusieurs endroits dans l’habitat essentiel du béluga à l’aide d’une benne (photos 5 et 6).
Résultats : L’analyse des échantillons de sédiments est en cours

Photo 5 et 6 : À partir de L’Alliance, une benne est descendue jusqu’au fond de l’eau. En frappant le fond, elle se referme et recueille des échantillons de sédiments.
Photo 7 : Les collecteurs recueillent des espèces aquatiques potentiellement envahissantes.

Habitats et espèces

Objectifs :
• Délimiter et caractériser les zones herbacées dans différents secteurs côtiers du parc marin;
• déterminer les changements dans leur composition au fil des années.

Depuis : 2022
Méthodologie : Les délimitations sont effectuées à l’aide d’images captées par un drone (photo 8). Des visites sur le terrain permettent ensuite de valider les espèces végétales identifiées.
Résultats : L’an 1 du suivi a permis d’affiner le protocole en définissant les espèces cibles, en acquérant du matériel spécialisé dans la télédétection végétale et en testant différentes méthodologies. Au cours des années à venir, les données serviront à évaluer l’état du milieu côtier, un habitat essentiel pour la reproduction et l’alimentation de plusieurs espèces aquatiques.

Photo 8 : Une orthoimage est une mosaïque de photos géoréférencées prises par un drone. Les images aériennes sont utilisées pour mesurer la superficie des herbiers étudiés.

Objectif :
• Dresser un portrait de la répartition et l’abondance des mammifères et oiseaux marins et de leurs proies.
Depuis : 2009
Méthodologie : Le suivi des proies est réalisé avec un échosondeur installé sur le bateau de recherche L’Alliance. L’équipement émet des sons et mesure les échos produits lorsque les sons sont réfléchis sur les organismes présents dans l’eau et sur le fond marin (diagramme 1). À bord du bateau, des observateurs effectuent le recensement visuel des prédateurs : mammifères et oiseaux marins (photos 9 et 10).
Résultats : Les données préliminaires récoltées de 2016 à 2020 indiquent une importante présence de poissons que l’on estime être essentiellement du lançon. Les concentrations de krill semblent moins importantes de 2018 à 2020 comparativement aux années antérieures.

Photos 9 et 10 : Alors que les données de l’échosondeur sur les proies s’enregistrent sur un ordinateur à bord,
des membres de l’équipe postés sur le pont supérieur de L’Alliance notent leurs observations des prédateurs.

Diagramme 1 : Les données recueillies par l’échosondeur permettent d’évaluer le type, la densité, la distribution et l’abondance des proies présentes. Ici, vers 100 m, une agréation de krill a pu être détectée.

Objectif :
• Connaître l’utilisation du parc marin par les garrots d’Islande.
En collaboration avec : Sépaq (2014-2015), OOT (depuis 2021)
Depuis : 2014
Méthodologie : L’observation des oiseaux est réalisée à partir de la rive (photo 11). D’abord concentré dans le secteur de la baie des Rochers (Saint-Siméon) dans Charlevoix, ce suivi s’étend maintenant dans 11 baies entre Port-au-Persil et Les Escoumins.
Résultats : Les données récoltées à la baie des Rochers entre 2014 et 2020 permettent de constater une légère baisse de la fréquentation du secteur par les garrots d’Islande. L’ajout des 10 autres lieux de suivi permettra de mieux connaître leur utilisation de l’ensemble du parc marin.

Photo 11 : Une membre de l’OOT consigne ses observations.

Objectifs :
• Connaître le nombre et le ratio jeune/adulte;
• connaître l’utilisation des principales échoueries.
En collaboration avec : Sépaq
Depuis : 2007
Méthodologie : Les équipes de Parcs Canada et de la Sépaq parcourent simultanément le fjord du Saguenay et dénombrent les phoques communs aux sites d’échouerie et dans l’eau (photos 12 et 13).
Résultats : L’utilisation des principales échoueries par le phoque commun en amont du fjord du Saguenay est stable.

Présence moyenne des phoques communs dans le fjord

Entre 2007 et 201545
Entre 2016 et 202069

Photo 12 : Un employé de la Sépaq en plein suivi des phoques communs. Cette équipe débute l’inventaire depuis la baie Éternité alors que l’équipe de Parcs Canada remonte le fjord depuis son embouchure.

Photo 13 : Les phoques se regroupent, se reposent et muent sur les échoueries.

Objectif :
• Acquérir des connaissances sur l’abondance, la composition et le temps de résidence de grands rorquals dans le parc marin.
En collaboration avec : GREMM
Depuis : 1985 (GREMM), 2006 (PC)
Méthodologie : Le suivi, mené par le GREMM depuis 1985, est effectué par photo-identification afin d’estimer l’abondance et de suivre l’évolution de la fréquentation des individus au cours d’une même saison et d’une année à l’autre (photos 14 et 15).
Dans le cadre du projet de Parcs Canada Mieux cohabiter avec le béluga, en cours depuis 2017, une analyse historique des données de photo-identification (1990-2020) a été entreprise avec le GREMM.
Résultats :

Nombre d’individus photo-identifiés annuellement
au cours de la période 2016-2020

EspècesMin – maxMoyenne
Rorqual bleu1 – 95
Rorqual commun12 – 4024
Rorqual à bosse2 – 2814

Photo 14 : La photo-identification permet d’identifier les individus par les patrons de coloration, les formes des nageoires dorsales ou des marques qui les distinguent.

Photo 15 : L’équipe du GREMM en action.

Utilisation du milieu marin

Objectif :
• Surveiller l’état des populations de poissons de fond pêchés dans le fjord du Saguenay.
En collaboration avec : MPO, Sépaq
Depuis : 1995
Méthodologie : Avec la collaboration des pêcheurs, les tournées des sites de pêche permettent de récolter des données telles que le nombre, la taille et le poids des poissons capturés ainsi que le nombre de pêcheurs et d’heures de pêche (photo 16). Les sites à l’intérieur du parc marin sont Sainte-Rose-du-Nord, Saint-Félix-d’Otis, Rivière-Éternité et L’Anse-Saint-Jean. Ce suivi est piloté par le MPO qui utilise les informations récoltées pour ajuster les mesures de gestion de
cette pêche.

Résultats : Les principales espèces de poisson de fond capturées sont le sébaste, la morue franche, la morue ogac et le flétan du Groenland. Depuis 2016, il se capture un plus grand nombre de sébastes de moins de 23 cm. Ces petits sébastes proviennent de l’entrée dans le fjord du Saguenay des poissons nés en 2011, 2012 et 2013 et dont l’abondance dans l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent est d’une ampleur jamais vue en 30 ans. Les perspectives à moyen terme sont encourageantes pour la pêche récréative hivernale aux sébastes dans le fjord du Saguenay.

Photo 16 : L’équipe se rend directement sur les sites de pêche blanche pour mesurer les spécimens.

Objectifs :
• Évaluer les concentrations de mammifères marins et de bateaux dans les sites d’observation;
• suivre l’évolution des espèces ciblées et des secteurs fréquentés lors des activités d’observation en mer.
En collaboration avec : GREMM, ROMM
Depuis : 1994 (PC-GREMM), 2014 (ROMM)
Méthodologie : À bord des bateaux d’excursions de différentes entreprises, des observateurs notent toutes les 10 minutes la position du bateau, son activité ainsi que le nombre d’embarcations et de mammifères marins dans un rayon de 2 km.
Résultats : Au total, environ 3000 excursions ont été échantillonnées depuis 1994. Les données démontrent que les espèces ciblées lors des excursions fluctuent au fil du temps (graphique 1). Ce suivi a contribué à la création des mesures incluses dans le RAM en 2002 et leur révision en 2017.

Graphique 1 : Ce graphique démontre la variation des espèces ciblées annuellement lors d’excursion d’observation au départ de Tadoussac.

Objectifs :
• Caractériser l’intensité, les secteurs utilisés et les vitesses de la navigation se déroulant dans le parc marin;
• évaluer l’adhésion et le respect des mesures de protection visant à minimiser le bruit sous-marin et le risque de collision avec les mammifères marins.

En collaboration avec : GCC
Depuis : 2012
Méthodologie : Le système d’identification automatique (AIS) est un système d’échange continu et automatisé de messages entre navires et stations terrestres par radio VHF. Environ chaque minute, la position géographique, la vitesse et l’identification des bateaux naviguant dans le parc marin et équipés d’un AIS sont archivées (graphique 2).

Graphique 2 : Chaque point est une donnée AIS émise par un bateau d’excursion qui permet de l’identifier et de déterminer sa vitesse. En blanc, le bateau est en déplacement; en rouge, il est en observation de mammifères marins.

Marine marchande et croisières internationales
Mesures de ralentissement volontaire dans les secteurs d’alimentation des rorquals

Objectif :
• Réduire les risques de collisions avec les rorquals pendant la période où ils sont plus présents dans l’estuaire maritime.
En collaboration avec : G2T3M
Depuis : 2013
Méthodologie : La zone de ralentissement de 10 nœuds de l’estuaire maritime est une mesure volontaire en place du 1er mai au 31 octobre dans le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent (carte 2).
Résultats : L’adhésion de l’industrie à la mesure a permis une réduction significative de la vitesse moyenne des transits lorsque la mesure est active. En 2022, plus de 98 % des passages ont été effectués à une vitesse inférieure ou égale à la vitesse normale des navires (14 nœuds).

Évitement du chenal au sud de l’île Rouge

Objectifs :
• Minimiser l’impact du bruit et du dérangement sur les bélugas;
• éviter l’augmentation des transits au sud de l’île Rouge.
En collaboration avec : G2T3M
Depuis : 2014
Méthodologie : De mai à octobre, les navires marchands et les croisières internationales sont invités à utiliser le chenal Laurentien sur la rive nord de l’estuaire plutôt que le chenal au sud de l’île Rouge (carte 2).
Résultats : L’adhésion à cette mesure a permis de maintenir le volume de trafic au sud de l’île Rouge à environ 5 % des transits entre 2014 et 2020.

Activités d’observation en mer
Zone de ralentissement de vitesse à l’embouchure du fjord du Saguenay

Objectif :
• Mesurer et rehausser le respect du RAM
Depuis : 2018
Méthodologie : Chaque semaine, depuis 2021, les compagnies d’observation en mer reçoivent un bilan des données AIS de leurs embarcations. Ce bilan sert d’outil d’auto-évaluation pour le respect de la mesure de ralentissement à l’embouchure.
Résultats : Entre 2018 et 2020, 27 % des bateaux d’excursion respectaient la nouvelle limite de vitesse à l’embouchure instaurée en 2017. Ce pourcentage est passé à environ 75 % en 2021 et à 93 % en 2022, limitant ainsi le dérangement, le risque de collision et le bruit sous-marin.

Secteur de conservation de l’estuaire moyen

Objectifs :
• Suivre le respect de la mesure interdisant la pratique d’activités d’observation en mer des mammifères marins dans le secteur de conservation de l’estuaire moyen (carte 2);
• minimiser le dérangement et le bruit dans ce secteur de l’habitat essentiel du béluga très fréquenté par les femelles et les juvéniles et nouveau-nés.
Depuis : 2019

Méthodologie : Un système d’alerte automatisée par AIS a été instauré en 2022. Il émet une alerte dès qu’un bateau d’activité d’observation en mer entre dans le secteur.
Résultats : En 2022, 99,87 % des excursions d’activités d’observation en mer ont respecté l’interdiction de naviguer dans ce secteur. La présence sur l’eau des gardes de parc et les alertes automatisées ont permis des interventions rapides.

Objectifs :
• Caractériser l’utilisation des secteurs clés du parc marin et de l’habitat essentiel du béluga par les mammifères marins et les activités de navigation depuis différents points d’observation;
• caractériser la cohabitation entre baleines et bateaux et évaluer l’efficacité des mesures de gestion instaurées pour rehausser la protection des mammifères marins.
Méthodologie : Toutes les 10 minutes, les observateurs procèdent à des balayages visuels à partir d’un des sites définis sur les rives du Saint-Laurent et du fjord du Saguenay (carte 1). Ils notent les informations sur les mammifères marins (nombre, distance, présence de jeunes, comportements) et sur les embarcations présentes (type, activité, emplacement).

Carte 1 : Réseau de sites d’observation terrestre utilisés pour le suivi des mammifères marins et des activités de navigation.

Baie Sainte-Marguerite

Objectifs :
• Caractériser l’utilisation de ce secteur clé par le béluga;
• évaluer le respect des mesures mises en place pour rehausser sa protection.
En collaboration avec : Sépaq
Depuis : 2003
Résultats : Entre 2003 et 2016, 86 % des groupes de bélugas observés dans l’aire d’étude se trouvaient à l’intérieur de la baie. La majorité d’entre eux étaient des groupes d’adultes accompagnées de juvéniles et de nouveau-nés. L’analyse des données récoltées a mené à la création d’une zone temporaire interdite à la navigation.

Zone interdite à la navigation

Objectif :
• Rehausser la protection du béluga à la baie Sainte-Marguerite en réduisant le dérangement associé aux activités de navigation.
Méthodologie : Depuis 2018, la zone fermée à la navigation, en vigueur du 21 juin au 21 septembre, s’étend du cap nord-ouest au cap Sainte-Marguerite, jusqu’à l’intérieur de la baie (carte 2).
Résultats : Le respect de cette mesure est quantifié avec les suivis effectués à partir de la rive. Avant la fermeture à la navigation, les bateaux de plaisance étaient présents à l’intérieur de la baie environ 25% du temps d’observation. Depuis la fermeture, ce temps est inférieur à 5 %. Cela se traduit par une augmentation du temps de tranquillité pour les bélugas dans la baie.

Embouchure du fjord du Saguenay

Objectifs :
• Caractériser l’utilisation de ce secteur clé par le béluga;
• évaluer le respect des mesures mises en place pour rehausser sa protection.
Depuis : 1998
Résultats : De 2003 à 2016, 76 % des observations effectuées entre juillet et août à partir du Centre d’interprétation et d’observation de Pointe-Noire faisaient état de la présence simultanée de bélugas et de bateaux. Ces constatations ont mené à la modification de certaines mesures dans le RAM, notamment une réduction de la vitesse dans ce secteur du 1er mai au 31 octobre afin de diminuer les risques de collision, le dérangement et le bruit sous-marin (carte 2).

ESTUAIRE MARITIME (Centre de découverte du milieu marin)

Objectif :
• Caractériser l’utilisation de ce secteur par les espèces en péril (béluga, rorqual bleu) et par les activités de navigation.
Depuis : 2020
Résultats : L’analyse des observations a permis d’amorcer un portrait de la fréquentation des mammifères marins et des activités de navigation dans ce secteur du parc marin. Il a démontré la nécessité d’y renforcer la présence des patrouilles pour assurer le respect du RAM.

Rive sud (secteurs Cacouna et Rivière-du-Loup)

Objectif :
• Caractériser l’utilisation de ce secteur, situé hors des limites du parc marin, par le béluga et les activités de navigation.
En collaboration avec : ROMM
Depuis : 2014
Résultats : La région de Cacouna a été identifiée comme un secteur à privilégier sur la rive sud pour étudier le comportement des bélugas. Il y a moins d’activités de navigation que dans les autres secteurs, ce qui en fait un lieu plus tranquille où se trouvent des troupeaux de femelles accompagnées de juvéniles et de nouveau-nés. Du côté de Rivière-du-Loup, les données confirment l’importance de ce secteur pour l’alimentation des bélugas.

Carte 2 : L’ensemble des mesures mises en place pour rehausser la protection des mammifères marins dans le parc marin établies grâce aux suivis réalisés par Parcs Canada et ses collaborateurs.

Pour mieux protéger, il faut connaître.

C’est pourquoi, jour après jour, nous nous devons de mieux connaître le parc marin. Le programme de surveillance de la viabilité écologique de Parcs Canada, réalisé par une équipe passionnée avec de nombreux collaborateurs, joue un rôle déterminant dans l’acquisition de connaissances. Il guide les gestionnaires du parc dans l’établissement de mesures de gestion efficaces pour protéger les écosystèmes.

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